PAGLOP
 

 

MONDE-EGOUT
11 y a des fois où j'en ai par dessus le front
D'y réfléchir et d'y penser : le monde est con.
Injuste ou excusable, ça dépend des jours,
Je lui demande simplement et sans détour
Quand je suis aux toilettes, de ne pas entrer
Pour que je puisse à l'aise le chasser en paix.
Oh, non ! Qu'il ne vienne pas me faire scier
L'écorce de mon indépendance pressée
Alors que déjà, j'envoie mes sombres pensées
Droit vers ce monde qui pourra les avaler.
Qu'il ne vienne pas ici les chercher
Quand je lui envoie ma façon de le penser.
Qu'il dégage, lui qui me dégoûte
Au point de parler de lui en prouts.

 

 

AU NOUVEAU PORT
Ils sont là
Les nouveaux marins d'eau douce
Là sur le trottoir
Là sous leur parapluie
Ils sont là
Les nouveaux phares
Coincés par paires
Dans une carrosserie.
Elles sont là,
Les nouvelles cornes de brume
A chanter en binaire
Aux tuyaux fumants et gris
Dans des carrosseries.
Fume, nouvelle corne de brume,
Dans le tard, éclaire, nouveau phare,
Les nouveaux marins, de toute façon
Ne savent plus vos significations.

 

p23-24