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fait,
et je cherchais un endroit où aurait pu passer mon père.
Il est parti vers le Nord, il y a longtemps, quand j'étais encore
enfant, et je ne l'ai jamais revu. Ma mère m'a dit qu'il était
allé faire fortune et à toujours cru qu'il allait revenir.
_ Votre père ? Pardonnez-moi, mais vu votre âge, je doute
que votre paternel soit toujours en vie...
_ Oui, oui. Bien sûr. Mais je me demande ce qu'il a fait, loin de
nous. Et peut-être pourrai-je lui parler enfin. Et fleurir sa tombe,
je ne sais pas...
_ Trout, c'est bien ça ? Non, ça ne me dit rien. Pourtant
je connais ce coin. Toute ma famille est d'ici. C'est pas le meilleur
climat, mais on s'attache.
La journée passa vite. Les conversations touchaient tous les sujets.
La femme était cultivée et vive d'esprit, ce que le vieil
homme apprécia grandement. La nuit tomba tôt, bien qu'il
ne fit, de toute façon, jamais vraiment jour. Claudine se décida
à révéler à son invité qu'elle vivait
là avec son enfant. Elle n'en avait rien dit jusqu'alors, pour
protéger le gamin si jamais Trout avait eu des intentions belliqueuses.
Maintenant qu'elle le connaissait mieux, elle se le permit. Et puis, le
petit garçon devait commencer à s'ennuyer ferme, tout seul
à l'étage, avec comme consigne de ne pas faire de bruit.
L'enfant, un peu timide, fit le bonsoir à l'écrivain, et
s'isola pour jouer près de la cheminée. Trout n'osa pas
demander ce qu'il en était du père. Il se contenta d'un
commentaire courtois. Que c'était un joli petit garçon qu'elle
avait là.
Au moment de mettre son garçon au lit, elle demanda |
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