AMÛÛR
 

 

IL PLEUT ÇA ET LA
II pleut sur mon toit
II pleure dans mes yeux
Mais ça ne sort pas
C'est toi dans mes yeux
II vente au dehors
II vente en moi
Dis-moi si j'ai tort
Dis-moi si ça sort
Car moi je sais pas.
Je ferme les yeux
Pour y voir mieux
Je vois qu'il pleut
Comme sur mon toit
Qu'il pleut sur toi
Mais l'eau n'entre pas
Chez moi comme toi, à présent.
Mais l'eau ne coule pas
Sur mes joues, comme avant
Tes mains caressaient tendrement.
Il pleut sur mon toit
Et dans mes souvenirs
II pleut dans mes rires
Que tu ne vois pas
II pleut derrière moi
Mais rien en devant
Car ça ne sort pas
Sur mes joues comme avant.
Il pleut sur mon toit
Je vais m'endormir
Bercé par ces sons

 

 

Comme en souvenir
Je m'endormais le long
Des caresses de soie.
Je ferme les yeux
Pour y voir mieux.
Je voudrais partir pour de bon.
Je me dis que j'ai raison :
Demain ne sera pas plus heureux
Et les toits seront toujours pleureux.

 

L'ANNEE PAUPIERE
Ce que le bourgeon endormi pendant l'hiver
Embellit par son papillon, sa fleur éclose
Volée au printemps de sa chrysalide rosé
Et se pose en un point blanc sur le rameau vert ;
Ce que le papillon caressant les pétales
Parvenus au printemps en habits blancs de neige
Pompe de l'ambroisie dans son léger manège
Dont l'odeur par les fleurs exposée au mistral ;
Ce que la jeune fleur éclose offre à l'été
Par le papillon gourmand qui l'a fécondée
Par ce fruit suspendu au dessus de la terre ;
Ce que donneront la vie ces pépins d'automne
Endormis dans le ventre sucré de la pomme ;
Comme un battement de paupière, elle sait le faire.

 

p17-18